Suis-je ma faim ou suis-je ma liberté ?

Homme pour Homme
de Bertolt Brecht
mise en scène Gil Bourasseau

Prochaines représentations au Festival Villeneuve-en-Scène (30)
du 3 au au 23 juillet à 21h - relâche le 15 juillet


Cliquez sur l'affiche pour voir la bande annonce

interview

L’art mobile avec Gil Bourasseau à la mise scène et dans le rôle de Galy Gay se livre là, avec vitalité et précision, à un travail d'orfèvre. Du grand art à l'Etoile du Nord en ce moment. France Inter, Studio Théâtre
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Le Théâtre Portatif
Les représentations d’HOMME POUR HOMME ont lieu soit au théâtre, soit dans notre Théâtre Portatif, une structure itinérante totalement autonome. Le Théâtre Portatif est capable de s’adapter aux salles polyvalentes, aux granges ou aux gymnases pour offrir un lieu d’accueil chaleureux au public et à la représentation théâtrale.


Homme pour Homme

une pièce de Bertolt Brecht mise en scène par Gil Bourasseau
Date de création : 7 novembre 2008

avec
Gil Bourasseau, Olivier Foubert, Christophe Garcia, Sylvie Gravagna, Pascal Guignard, Hervé Haggaï, Antoine Séguin et Cécile Tournesol
Collaboration à la mise en scène
Cécile Tournesol & Christian Jehanin

Scénographies
Georges Vafias pour le décor et les costumes
Jean-Noël Yven pour l'univers sonore


Construction du décor
Olivier de Logivière

Lumières
Jean-Philippe Viguié

Régie générale
Chloé Bouju

Masques et maquillages
Noï
et Nathalie Regior

Pagodes
Lydie Collet


Coach vocal
Ernestine Bluteau


Assistants à la mise en scène
Marie Thomas & Jean-Daniel Bécache


Une farce de tréteaux sur l'embrigadement


Un jour, Galy Gay sort acheter un poisson. Sur sa route, il rencontre trois soldats…
À partir de là, l’humble commissionnaire se métamorphose en héros guerrier, tombeur de femmes et de forteresses.
Homme Pour Homme est une farce, elle raconte l’épopée de l’homme qui ne savait pas dire non.

Intention de mise en scène
Galy Gay est pris dans un engrenage qui le conduira à se renier, à répudier sa femme et à devenir un autre.
Au-delà de la farce épique sur l'embrigadement, Homme Pour Homme est au cœur des préoccupations de toute bonne pièce de théâtre : tenter d'approcher les mécanismes des échanges entre les êtres humains, sinon avec innocence, du moins sans préjugés.
Brecht confie dans ses écrits sur le théâtre son infinie curiosité envers la façon dont les humains se comportent, deviennent amis ou ennemis, se choisissent, se mentent, s’aiment, ce qu’ils apprennent les uns des autres. Il dit passer son temps à essayer d’observer et il recommande aux acteurs « l’art de l’observation ». Et oui…
J’ai imaginé un souffle, un tourbillon, porté par des acteurs moins portefaix de thèses que vecteurs de plaisirs. Quelque chose d’entraînant et de déstabilisant. Comme si les mouvements intérieurs des personnages débordaient, tambour battant.
Nous avons construit un décor qui évoque l’instabilité, les tréteaux ; un espace unique, une machine à jouer qui fait confiance aux acteurs et à la farce. Les costumes, les masques, les lumières se chargent de l’expressionnisme. Les comédiens s’occupent des enjeux et de la démesure.
J’ai rêvé d’un projet de troupe, d’un itinéraire foisonnant de rencontres avec des publics avides de sens.
Pourquoi monter cette œuvre aujourd’hui ?
Il y a cette photo parue dans la presse. On y voit un sergent recruteur des marines, colosse en tenue camouflée, qui tente d’enrôler pour l’Irak deux jeunes Noirs américains fluets en casquette et survêtement.
Il y a les mollahs de tous poils qui recrutent en manipulant la crédulité, l’ignorance et la détresse de leurs jeunes proies.
Il y a, par extension, toutes les intimidations et tous les conformismes qui ordonnent au moins affranchi de rester dans le rang.
Des Galy Gay d’aujourd’hui, non ?
Mais la pièce ne doit pas seulement démontrer comment on peut transformer radicalement un individu, jusqu’à en faire quelqu’un d’autre.
Je me dis qu’il faut aller au-delà du drame social et de la fable philosophique, qu’il faut aller dénicher l’humain dans toute sa complexité.
Galy Gay est pauvre, certes, et la misère peut expliquer beaucoup de choses. Mais je me demande de quelle nature était son rêve quand il a quitté son Irlande natale pour rejoindre les Indes.
Aujourd’hui que l’aventure croise son chemin, il se laisse prendre dans un engrenage dont il est le principal rouage, dont sa propre soif de nouveauté est le principal moteur.
Seules les limites de son discernement l’empêchent d’arrêter la machine avant qu’il ne soit trop tard pour retourner en arrière. Ce sera au spectateur d’identifier le moment de la bascule, ce sera à lui de dessiner la frontière, dans sa propre vie… dans son propre rapport au monde, à la société, au groupe… « Sur la scène les acteurs parlent de la vie et imitent la mort. Vous devez résoudre leurs problèmes dans votre vie », dit Edward Bond aux spectateurs ; on en revient au début, donc. Les acteurs. Vecteurs de plaisir ? Oui. Assurément.
Gil Bourasseau
Metteur en scène
Le spectacle fera l’objet d’un travail spécifique en direction des ados et d’une partie de leurs interrogations :
• Quête d’identité > à quoi tient mon identité ?
• Embrigadement, et par extension orientation.
• Place de l’individu dans la société > peut-on opposer masse et individu ?
• Sommes-nous maître de notre destin ? > alternative entre capacité de choix, acte irrémédiable et fatalité.
• La société de consommation aliène ou épanouit l’individu ?
• Nous pourrons également suggérer aux professeurs d’aborder la colonisation, l’expatriation et l’immigration.

Plusieurs pistes pour éveiller la curiosité des spectateurs sont possibles : répétition publique, atelier d’écriture, atelier de mise en scène, écriture et mise en scène de petites formes avec présentation publique lors d’un lever de rideaux par exemple, rencontre avec l’équipe artistique...
Production : compagnie L’art mobile,
Avec le précieux soutien de L’EDT 91, école départementale de théâtre de l’Essonne
Accueil en résidences : Théâtre de Villepreux, Théâtre de Marcoussis, Théâtre de Fleury-Mérogis
Aides à la production : ADAMI, Département des Yvelines, ARCADI
La compagnie L’art mobile est conventionnée par la Région Île-de-France, le Département de l’Essonne et la Ville de Sainte-Geneviève-des-Bois
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté

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